Le rapport Villani et la question de l’intelligence artificielle appliquée au domaine de la santé
Comment exploiter les données de santé collectées tout en sécurisant l’accès à ces informations ? Comment la France peut-elle innover dans ce domaine ? Dans un rapport de 235 pages, le chercheur Cédric Villani questionne le développement de l’intelligence artificielle (AI) dans une stratégie nationale et européenne. Il s’intéresse plus spécifiquement au domaine de la santé. Voici les principales réflexions.
AI et santé : des opportunités et des enjeux colossaux
Nous sommes de plus en plus équipés de capteurs intégrés (montres connectées,…). Demain, l’AI permettra de croiser les données collectées par les appareils avec d’autres facteurs tels que la pollution ou le stress sonore. La prédiction d’un taux de risque de développement de maladies calculé sur la base de ces informations sera même possible. Aujourd’hui, le Canada s’est associé à une start-up qui analyse automatiquement les réseaux sociaux. Un outil que le gouvernement entend exploiter pour la prévention du suicide. L’AI promet même de prévoir plusieurs années en avance les futurs besoins des professionnels de santé.
L’intelligence artificielle, c’est une opportunité : celle d’un diagnostic plus précoce de certaines maladies, d’une meilleure prévention de certains signaux faibles, et même de la possibilité d’organiser un suivi en temps réel des patients. L’AI dans le domaine de la santé, c’est aussi une promesse : celle d’une médecine plus organisée, individualisée et efficace.
Quel rôle pour le système nationale des données de santé français ?
Dans ce secteur la France a un formidable avantage : le SNDS (Système National Des Données de Santé). Un vaste outil qui regroupe 20 milliards de données, analyses, prescriptions, et causes de décès. Pourtant l’usage du SNDS est limité et n’est pas adapté au développement de l’AI dans le secteur de la santé. Pour des raisons juridiques, administratives et techniques les informations ne sont pas exploitables. Cédric Villani estime qu’il faudrait revoir l’architecture du SNDS, afin de le transformer en véritable outil utile à la recherche.
Comment faire rentrer la France dans la médecine du futur ?
Quel rôle tient la France dans ces innovations ? Comment le pays peut-il entrer dans la médecine du futur ?
Le rapport Villani propose plusieurs pistes :
- En inventant par exemple de nouvelles compétences pour les étudiants futurs praticiens de santé, et en formant les médecins en exercice.
- En développant le dossier médical partagé, cet outil ultra sécurisé rendant les informations d’un patient plus accessibles aux professionnels de santé.
- En facilitant l’accès aux données en créant une plate-forme commune. Cette plate-forme regrouperait les données médico-administratives, croisées avec d’autres informations et s’associerait à un guichet unique de consultation.