Le nombre de médecins en activité régulière diminue de 10% en 2017
Moins de médecins en 2017, et d’ici 2025 ! Le nombre de médecins en activité régulière a baissé de 10% cette année, d’après l’atlas de la démographie médicale (CNOM). Médecine en danger ? Le CNOM donne l’alerte.
Urgence chez les médecins : une hausse illusoire
Au 1er janvier 2017 290 974 médecins exerçaient en France. Une légère hausse de 1,8% par rapport à 2016 qui n’est en fait qu’illusoire. On observe effectivement une diminution du nombre de médecins en activité. Une baisse qui alerte, puisqu’elle devrait se poursuivre jusqu’en 2025. Si on parle de diminution alors que les chiffres témoignent d’une progression, c’est pour 3 raisons.
- 1) La pratique de la médecine évolue. La profession se féminise, les jeunes générations ont été bercées par les discours sur l’équilibre vie personnelle/professionnelle, si bien que le temps partiel se développe.
- 2) Les chiffres sont à corréler avec le pourcentage d’actifs, et le pourcentage de médecins retraités. Le nombre de ces derniers a ainsi bondi de 93,6% en 10 ans, alors que le taux d’actifs n’a progressé que de 0,9%.
- 3) les disparités territoriales. Les déserts médicaux sont toujours une réalité en France.
Hausse illusoire et diminution réelle qui inquiète. Patrick Bouet, président du CNOM interviewé par le Figaro, estime qu’ « il y a en réalité une baisse de 10% de l’activité régulière ». Et surtout que « cette hausse cache de fortes disparités territoriales. »
Baisse du nombre de médecins en activité : déserts médicaux, croissance démographique
Les chiffres du nombre de médecins en activité cachent de fortes disparités. Si une baisse est constatée dans les Ardennes, ou encore en Haute-Marne, le Morbihan a vu lui le nombre de praticiens augmenter fortement. Alors que le gouvernement a présenté un plan de lutte gouvernemental contre les déserts médicaux, les hausses constatées ont-elles été générées par les campagnes précédentes ? Pour Patrick Bouet, « il y a plutôt une prime négative aux départements en difficulté qui s’enfoncent ». On ne mesurerait pas d’impact positif significatif suivant les plans de lutte antérieurs. Le président du CNOM considère que la disparité entre les départements est la preuve « qu’il faut élaborer non pas un plan unique au niveau national mais définir localement des projets de santé dans les territoires.»
Déserts médicaux d’un côté et croissance démographique de l’autre. La population devrait continuer à croître dans les années à venir, et surtout à vieillir… et par conséquent à avoir besoin de médecins. En outre, le développement des maladies chroniques qui nécessitent des consultations fréquentes ne vient pas apporter de positivisme au bilan. La question alerte d’autant plus que la baisse est surtout visible chez les médecins généralistes. Le nombre de praticiens s’est retiré de 9,1% en dix ans dans toute la France, avec pour possible cause du retrait : la réforme du 3e cycle des études de médecine qui a créé de nouvelles spécialisations.
Médecins en danger : la solution viendra-t-elle de l’étranger?
Le nombre de médecins diplômés à l’étranger qui s’installent en France a augmenté de 90% en dix ans. A l’heure actuelle on estime que plus d’un médecin sur 10 en exercice a un diplôme étranger, avec une tendance à l’obtention en Roumanie. Une situation que déplore Patrick Bouet qui estime que «cette fuite des médecins pose un problème d’organisation des soins à la Roumanie et n’a pas réglé celui de déserts médicaux car ces médecins étrangers n’ont pas plus d’appétence que les autres pour les territoires en difficulté.»